8,5/10
Come and Hug me est un des très bons dramas de la saison 2018.
Ce drama est un total dépaysement par rapport aux dramas à “l’eau de rose” que j’aime regarder d’habitude (ben oui, la vie surtout dans les grandes villes, nous laisse parfois en manque de sucre et de réconfort… I’m guilty!!! ). Un thriller prenant et très violent (oui, attention si vous n’aimez pas la vue du sang ou la violence à l’écran, ce thriller n’est pas pour vous : âmes sensibles s’abstenir!), filmé dans des tons assez sombres qui font émerger avec une vigueur incroyable des scènes remplies de lumière comme à chaque fois un appel à la vie, et entre les deux une métaphore de l’opposition jour/nuit, bien/mal, vie/mort. Les scènes de jeunesse sont somptueuses et terrifiantes à la fois notamment grâce au jeu exceptionnel des jeunes acteurs incarnant Na-moo et Na-kwon dans leurs années d’adolescence. D’ailleurs, on retrouve dans le rôle de Na-moo jeune, l’acteur Nam Da-reum qui a, du haut de ses 16 ans, un curriculum sur le petit et le grand écran (Boys over flowers, Goblin, Pinocchio, Radio romance, I cry, etc…) digne des acteurs vétérans de l’industrie du film coréen.
Ce drama pose la question du droit que s’arroge certains “monstres” à disposer et à jouir de la vie d’autres êtres humains, il pose également la question de l’hérédité du Mal (et du Bien par voie de conséquence). En effet, la culture coréenne accorde une grande importance à l’arbre généalogique qu’elle consigne dans des “livres de famille” et les mauvaises actions d’un de vos ascendants ou d’un membre de votre famille vous impacte directement aussi positivement que négativement. Yoon Hee-Jae veut transmettre ce Mal qui est en lui à son fils Na-Moo et c’est sûrement pour cela qu’il n’est pas un loup solitaire comme dans d’autres histoires de serial killer. Chae Do-Jin (Yoon Na-moo) essaie tout au long des épisodes de prouver, d’abord à lui-même, qu’il n’est pas comme son père, et Jang Ki-yong nous fait une très belle interprétation de cette complexité psychologique, à tel point que parfois on croit entre-apercevoir le psychopathe, “le monstre” en lui, perturbant un peu plus le spectateur sur cette question de l’ “hérédité du Mal”. Han Jae-Yi (Na-Kwon), quant à elle, est l’ancrage de Do-jin dans l’Humanité et dans l’Amour, elle l’a sauvé et le sauve tout au long du drama: elle est là pour lui rappeler qu’il n’est pas comme son père. Le jeu sensible de Jin Ki-Joo est touchant sans être inoubliable.
L’acteur Heo Joon-ho plutôt habitué des comédies musicales fait une performance hors du commun et remarquable dans le rôle de Yoon Hee-jae: on ressent, et on voit par tous les pores de sa peau cette espèce de fièvre égotique de surpuissance, et un syndrôme d’Hubris omniprésent (il se prend pour un démiurge, pour Dieu) dont beaucoup d’hommes politiques et de serial killer sont atteints. Je pense qu’il est, du point de vue “acting”, la vraie star de ce drama. Jugez-en par vous même ci-dessous :